A l'occasion de la Journée internationale de la femme, l'APT rend hommage au travail courageux et engagé des monitrices à travers le monde pour défendre les droits des personnes privées de liberté et lutter contre la violence, les abus et la discrimination, en particulier à l'égard des femmes.

 

L'égalité des sexes et la non-discrimination sont au cœur même des droits humains et constituent le fondement de sociétés justes et équitables. Elles sont également essentielles au bon fonctionnement des organes de contrôle de la détention, notamment les mécanismes nationaux de prévention (MNP), les institutions nationales des droits humains (INDH) et les autres organes de surveillance.

 

L'inclusion des femmes - dans toute leur diversité - parmi les membres et le personnel des organes de monitoring, leur accès à des opportunités de travail égales, leur pleine participation et leur leadership dans tous les aspects du travail de monitoring sont essentiels pour garantir l'égalité des genres au sein de ces institutions. Il s'agit là d'un élément clé pour faire évoluer la situation de toutes les personnes privées de liberté et pour promouvoir et protéger les droits des femmes privées de liberté. 

En cette Journée internationale de la femme, nous célébrons les nombreuses femmes qui travaillent chaque jour, dans toutes les régions du monde, pour un monde sans torture

Barbara Bernath, Secrétaire générale de l'APT

À l'approche de la Journée internationale de la femme, nous avons invité des monitrices des mécanismes nationaux de prévention de Croatie, des Maldives, du Paraguay et du Togo à partager leurs expériences, ainsi que les opportunités et les défis auxquels elles sont confrontées dans leur travail quotidien.

 

Les quatre monitrices ont lancé le même appel : investir dans les femmes et continuer à lutter pour l'égalité des sexes sont essentiels pour la lutte contre la torture et les mauvais traitements.

 

"L'humanité compte beaucoup sur les capacités et le potentiel des femmes. J'encourage donc les femmes à aimer leur travail", a déclaré Abra Mansa Eméfa Duiyiboe, commissaire au sein du mécanisme national de prévention du Togo. 

 

"En tant que femme du monitoring, je suis attentive aux sensibilités des femmes privées de liberté et je fais preuve d'empathie à leur égard.”

 

 

Malgré les nombreux atouts que les monitrices apportent à leur travail, elles continuent de se heurter à des obstacles à l'égalité des sexes, notamment la discrimination sur le lieu de travail et des difficultés inégales à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

 

"La réalité sur le terrain est que les femmes ne sont pas traitées de la même manière que les hommes. Il y a des allusions subtiles au discrédit de l'autorité féminine et il y a cette idée préconçue que l'équipe du mécanisme national de prévention est dirigée par un homme", a déclaré Shifaath Razzaq, commissaire à la Commission des droits de l'homme des Maldives.

 

Anica Tomšić, membre du mécanisme national de prévention de la Croatie et membre du sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture, a déclaré que les femmes monitrices "connaissent les besoins spécifiques des femmes privées de liberté, comme leurs besoins en matière de santé et de contact avec la famille, et sont persévérantes dans la résolution des problèmes".

 

Cependant, Mme Tomšić a fait remarquer que les monitrices sont souvent confrontées à des problèmes de santé et à des responsabilités de soins que les hommes ne connaissent pas.

 

"Mon message aux autres femmes qui luttent contre la torture et les mauvais traitements est donc de rester fortes et persévérantes, tout en n'oubliant pas de prendre soin d'elles-mêmes et de leur santé", a déclaré Mme Tomšić.

 

Les défis systémiques, tels que la corruption, l'impunité et les comportements criminels dans les systèmes pénitentiaires, représentent également un risque important pour les femmes monitrices. Sonia Von Lepel, commissaire pour le MNP du Paraguay, a souligné l'importance d'encourager les efforts collectifs pour lutter contre ces risques.

 

"La seule façon d'y remédier est de renforcer les réseaux des différentes femmes dans toutes les sphères... au niveau régional et au niveau mondial. Il n'est pas possible que, individuellement et isolément, nous puissions continuer à avancer, à mettre en lumière ces espaces et à donner une voix à ces femmes qui sont affectées dans leur liberté partout dans le monde."

 

News Friday, March 8, 2024

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