Le 25 mai 2020 à Minneapolis, George Floyd a été torturé et assassiné par un officier de police. Cet épisode a suscité des protestations nationales et mondiales contre le racisme systémique et la brutalité policière. Le racisme systémique est une cause fondamentale de torture et de mauvais traitements, et l'article 1 de la Convention des Nations unies contre la torture reconnaît "toute forme de discrimination" comme un élément de torture. Aujourd'hui, il est crucial que nous prenions des mesures proactives et concrètes pour démanteler le racisme et la discrimination dans nos systèmes politiques, économiques et sociaux. Le meurtre de George Floyd est un rappel tragique du fait que le racisme systémique engendre violence et impunité.
Cette semaine, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève a tenu un débat consacré d’urgence aux violations des droits de l’homme à caractère racial, au racisme systémique, à la brutalité policière à l’encontre des personnes d’ascendance africaine et à la violence face aux manifestations pacifiques, à la demande d'un groupe d’États africains dirigé par le Burkina Faso. Au cours de ce débat, qui s'est tenu le 16 juin 2020, la Haute-Commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé à la réforme de certaines institutions et agences de maintien de l'ordre à travers le monde, ainsi qu'à des mesures pour lutter contre "le racisme généralisé qui fragilise les institutions gouvernementales, renforce les inégalités et engendre de si nombreuses violations des droits de l'homme".
Des rapports récents du monde entier font également état d'une augmentation significative des meurtres et d'autres cas d'usage excessif de la force par les forces de l'ordre dans le cadre des mesures d'urgence liées à la COVID-19. Il a été largement rapporté que ces pratiques illégales ont principalement visé les personnes vivant dans des situations de vulnérabilité, qui sont déjà touchées de manière disproportionnée par le virus. Les forces de l'ordre, y compris la police, ont également été confrontées à des défis importants pour faire appliquer les mesures d'urgence visant à maîtriser la pandémie, répondre à l'augmentation de la violence domestique signalée, ainsi qu'aux nouvelles formes de criminalité, apporter un soutien plus important au personnel de santé et développer des alternatives appropriées au recours aux arrestations et à la détention. Il.elle.s continuent d’exercer leurs fonctions régulières dans un environnement en mutation rapide, caractérisé par une grande incertitude et une grande anxiété, y compris en ce qui concerne leur santé.
À l'occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture la semaine prochaine, nous amplifierons différentes voix, des organisations nationales de la société civile aux experts des Nations unies, afin d'explorer des solutions concrètes pour améliorer les pratiques policières et le respect des droits humains. Au cours des quatre prochaines années, nous continuerons à soutenir nos partenaires au sein des forces de l'ordre qui sont engagés dans des processus de réforme, afin de garantir que chaque personne soit traité·e équitablement et sans discrimination. Pour que ce qui est arrivé à George Floyd ne se reproduise plus jamais.