Alors que la torture est toujours courante dans le monde, et à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture instaurée par les Nations unies le 26 juin, six des principales organisations mondiales de lutte contre la torture, en partenariat avec plus de 200 organisations de la société civile et d’autres partenaires dans plus de 100 pays, ont uni leurs forces pour consolider et élargir le mouvement de lutte contre la torture en mettant en commun leur expertise en matière de prévention, de protection, de réhabilitation et de litige stratégique.
Le consortium #UnitedAgainstTorture rassemble les membres de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), du Conseil international de réhabilitation pour les victimes de torture (IRCT), de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT), de l’Association pour la prévention de la torture (APT), de la fondation Omega et de REDRESS.
Financé par l’Union européenne, #UnitedAgainstTorture travaillera en partenariat avec des organisations nationales de la société civile et d’autres partenaires internationaux pour poser les bases d’un mouvement mondial. D’une durée de trois ans et doté d’un budget de 8,5 millions d’euros, ce projet prévoit l’octroi de subventions pour aider directement des milliers de survivants de la torture et renforcer la capacité du personnel local à défendre les intérêts des acteurs nationaux responsables de la prévention de la torture et de la réhabilitation des victimes. L’expérience des survivants et, pour ceux qui le souhaitent, leur participation directe seront au centre des processus de prévention, de réhabilitation et de justice du consortium, tant au niveau national qu’international.
En collaborant au projet, #UnitedAgainstTorture répond au besoin urgent de s’attaquer à la montée actuelle de l’autocratie dans le monde, au rétrécissement de l’espace de la société civile, à l’acceptation alarmante de la torture dans certains secteurs publics et à la nécessité impérieuse de rendre justice aux survivants dans un contexte sans précédent de torture systématique et généralisée, du Myanmar à l’Éthiopie, de la Russie et la Biélorussie au Venezuela aux Philippines.
« La torture est un problème majeur qui nécessite une réponse forte. Nous devons tous travailler ensemble pour lutter contre la torture et soutenir les survivants comme moi », a déclaré Shyrete Sulimani, qui a été torturée par des soldats serbes en avril 1999 et a bénéficié d’une réadaptation au Centre de réhabilitation du Kosovo. « Je pense que ce nouveau partenariat pourrait faire une réelle différence. »
En tant que coordinateur officiel de la participation de la société civile au Comité des Nations Unies contre la torture à Genève, l’OMCT a fait ses preuves en soutenant le plaidoyer des organisations locales de lutte contre la torture et en transformant des informations de première main en plaidoyer et en recommandations fortes de traités internationaux. Les 160 membres de l’IRCT sont les leaders mondiaux en matière de réhabilitation des survivants de la torture, tandis que son réseau d’experts documente les allégations de torture en vue de leur utilisation dans les cours, les tribunaux et la défense des intérêts publics. Avec 60 dossiers en cours dans 38 pays, REDRESS est un leader mondial en matière de justice et de réparation, en particulier pour les actes de torture liés à la discrimination et à la dissidence, et accompagnera les partenaires pour renforcer leurs compétences.
En luttant pour prévenir la torture avant qu’elle ne se produise, l’APT dispose d’une expertise mondiale unique pour soutenir les mesures nationales de prévention de la torture, telles que le renforcement des organes de contrôle indépendants et la promotion de la mise en oeuvre des principes Méndez pour des entretiens efficaces, afin de remplacer les interrogatoires coercitifs. En Afrique francophone, la FIACAT mène des programmes en collaboration avec des OSC nationales et des acteurs d’État sur la lutte contre la détention préventive abusive, la prévention de la torture dans les prisons, l’amélioration de l’administration de la justice et l’abolition de la peine de mort. En reconnaissant qu’un nombre croissant d’actes de torture et de mauvais traitements se produisent aujourd’hui, parmi lesquels figure la brutalité policière à l’encontre de manifestants ou de personnes vulnérables lors de leur arrestation, Omega est spécialisée dans la recherche factuelle sur les « outils de torture », notamment les équipements intrinsèquement abusifs tels que les matraques à pointes, et mène, avec Amnesty International, une campagne de plus en plus active pour interdire leur commerce.
Ensemble, #UnitedAgainstTorture, nous sommes plus que la somme de nos parties et nous travaillerons sans relâche pour innover et établir de nouvelles stratégies afin de renforcer et d’élargir le mouvement de lutte pour un monde libéré de la torture et des mauvais traitements. La protection et la promotion des droits humains et de la démocratie constituent une priorité essentielle de l'action extérieure de l'UE et l'une des valeurs fondatrices de l'Union européenne.
