L'Association pour la prévention de la torture (APT), en partenariat avec le Mécanisme national de prévention (MNP) du Rwanda, a réuni les institutions de prévention de la torture récemment mises en place à travers le continent africain afin de renforcer les efforts de prévention de la torture.
“« La prévention de la torture ne concerne pas uniquement les mécanismes nationaux de prévention, elle nécessite également la collaboration de toutes les parties concernées», a déclaré récemment Michel Viellesse, membre du Mécanisme national de prévention à Maurice, lors d'un atelier pratique à Kigali, au Rwanda.
L'APT a réuni des représentant·e·s de tout le continent pour faire progresser la prévention de la torture dans la région.
The APT brought together representatives from across the continent to advance towards effective torture prevention in the region.
Les représentant·e·s des mécanismes nationaux de prévention (MNP) nouvellement créés se sont réuni·e·s pour faire face aux défis communs rencontrés dans l'exécution de leurs mandats. Ces organes indépendants sont constitués en vertu du Protocole facultatif de la Convention contre la torture (OPCAT), et effectuent des visites de monitoring dans les lieux de détention, rédigent des rapports sur leurs visites et proposent des recommandations pour changer la situation.
“« Malgré son interdiction, son caractère odieux, la torture et les mauvais traitements continuent de se produire et continuent de souffrir en détention », a déclaré Audrey Olivier-Muralt, directrice des programmes régionaux, lors de l'ouverture de la manifestation. « Pour briser le cycle de la violence, pour s’assurer que les atrocités et violations des droits de l’homme ne se répètent pas, pour ne plus avoir de victimes de torture et mauvais traitements, nous devons investir dans la prévention et dans des institutions capables de lutter efficacement contre la torture. Les mécanismes nationaux de prévention peuvent justement jouer ce rôle. » ”
L'événement visait à renforcer les compétences et les connaissances des participant·e·s, ainsi qu'à fournir des conseils sur les structures susceptibles de garantir le bon fonctionnement des MNP. L’APT a saisi l’occasion pour lancer une nouvelle boîte à outils sur les mécanismes nationaux de prévention avec les organismes africains de prévention de la torture. La boîte à outils, qui sera disponible en ligne en anglais, français et espagnol, peut être utilisée par tous les MNP comme source d’informations.
Mais, comme M. Viellesse a souligné, il était également important de partager les connaissances entre praticien·ne·s, de créer des réseaux et de lancer des idées. Kwanele Pakati, conseiller auprès de la Commission sud-africaine des droits de l'homme, a décrit l’atelier comme « une expérience incroyable pour les MNP africains de se rencontrer régulièrement » ; et ajouta que « cet atelier crée une plate-forme pour une future collaboration bilatérale ».”
Il est évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour prévenir la torture dans la région. L’Afrique compte actuellement 23 États parties à l’OPCAT, mais seulement 14 mécanismes nationaux de prévention ont été désignés. Grâce à ce qu'ils ont appris, les participant·e·s pourront commencer à modifier leurs activités quotidiennes, avec un impact final positif pour ceux et celles qui sont au cœur de ce travail: les personnes détenues ou ceux et celles qui se trouvent exposé·e·s à un risque de torture.
« La prévention est un chemin difficile à suivre. Il s’agit d’adopter une perspective à long terme, une étape à la fois, de bâtir sur ce qui fonctionne et de dialoguer de manière constructive », a poursuivi Muralt. « Et il s'agit de travailler ensemble, car la prévention de la torture n'est pas une course en solo. »