Avec nos collègues de la Cross Cultural Foundation (CrCF) de Thaïlande, de SUARAM de Malaisie, de la Task Force Detainees of the Philippines (TFDP) et de l'APT, ainsi qu'avec les commissions nationales des droits de l'homme des trois pays, nous sommes fiers de constater que nos efforts de collaboration et de coopération ont illustré notre engagement commun en faveur des droits de l'homme et de la sécurité de chacun en détention", a déclaré Jerbert M. Briola, coordinateur du projet "Safe in Custody" de la TFDP.
Tous les partenaires se sont réunis à Quezon City, aux Philippines, avec leurs institutions nationales des droits de l'homme respectives pour échanger leurs expériences et leurs bonnes pratiques, en mettant l'accent sur la surveillance et le contrôle de la garde à vue. Ce troisième atelier régional a été organisé conjointement par l'APT et le TFDP à Quezon City, aux Philippines, du 26 au 28 octobre 2023.
L'un des objectifs du projet #SafeInCustody est de promouvoir un contrôle efficace de la garde à vue, y compris par le biais de visites inopinées, en tant que moyen puissant pour assurer la transparence et la responsabilité des forces de l'ordre et un plus grand respect des droits de l'homme. L'atelier a tout d'abord permis aux partenaires d'en apprendre davantage sur les objectifs et la méthodologie du contrôle de la garde à vue par l'APT. Il a également permis aux participants de découvrir l'expérience de la Commission des droits de l'homme des Philippines, qui agit en tant que mécanisme national de prévention intérimaire. La Commission a ainsi mis en avant son travail avec une équipe dédiée aux visites, son habitude de mener plus de 600 visites par an. Ce fut également l'occasion pour tous les partenaires d'acquérir une expérience approfondie des défis auxquels la Commission est confrontée dans son travail. Il s'agit notamment de faire face à la résistance de certaines autorités, aux difficultés de créer une pratique et une méthode de formation uniformes pour un si grand nombre d'employés, et aux questions fiscales. Dans l'ensemble, ce fut une excellente occasion pour les partenaires des trois pays d'explorer l'importance du monitoring comme moyen de plaider pour des garanties juridiques et procédurales dans les premières heures de détention, et ce à quoi il faut s'attendre dans la phase préparatoire d'un tel processus.
Le projet #SafeInCustody promeut également une communication basée sur l'espoir, fondée sur le principe que nous sommes plus efficaces lorsque nous nous concentrons sur le plaidoyer pour le monde que nous voulons et l'établissement d'un ordre du jour basé sur des valeurs et des objectifs partagés. L'atelier a permis un échange sur la manière dont les partenaires ont intégré la communication basée sur l'espoir dans leurs activités de projet respectives jusqu'à présent pour faire avancer les efforts de prévention de la torture. L'un des points forts a été la collaboration du TFDP avec la Commission des droits de l'homme, le 26 juin dernier, pour organiser la "Course BASTA contre la torture".
Il s'agissait d'un grand événement public qui a vu l'engagement de plus de 400 participants, y compris des représentants des forces de l'ordre philippines, courant tous ensemble pour rejeter l'utilisation de la torture et montrer au public leur engagement en faveur d'un changement positif. De même, SUARAM a présenté l'organisation d'un festival de deux jours à Kuala Lumpur, en collaboration avec SUHAKAM, l'Institut national malaisien des droits de l'homme. L'événement comprenait des pièces de théâtre, des discours publics, des musiciens et des artistes, et plus de 200 participants ont adhéré au message d'espoir du festival. Enfin, la CrCF a présenté son roadshow national avec la Commission nationale des droits de l'homme de Thaïlande, permettant aux jeunes de Thaïlande de mieux comprendre leurs droits et de promouvoir les devoirs et obligations de l'État dans le cadre de la nouvelle loi anti-torture thaïlandaise. Ce troisième atelier sur la communication basée sur l'espoir a clairement montré que l'intégration de la communication basée sur l'espoir dans le mode de travail des partenaires permet de jeter des ponts et d'apporter un message positif à la communauté.
Une dernière session, limitée aux quatre organisations de la société civile chargées de la mise en œuvre, a été consacrée à l'examen des progrès réalisés jusqu'à présent et à la planification de la phase finale du projet. Celle-ci comprendra, entre autres, un concours de discours pour les étudiants universitaires et une conférence de clôture. Les partenaires ont pu affiner leurs stratégies et aligner leurs actions sur les objectifs généraux du projet. L'esprit de collaboration qui a régné lors de cette session témoigne de l'engagement et du dévouement de toutes les parties concernées. "Poursuivons l'élan et les connaissances acquises lors de cet atelier. Continuons à amplifier nos voix pour faire évoluer les mentalités et le discours sur le fait que la torture est interdite en toutes circonstances", a déclaré Jerbert M. Briola, coordinateur du projet "Sécurité en détention" du TFDP, dans son discours de clôture.