Avec grande tristesse, l’Association pour la Prévention de la torture (APT) annonce que son premier Secrétaire général, François de Vargas, vient de nous quitter le 10 août 2021, paisiblement, dans sa 83ème année.
François de Vargas avait été engagé en 1977 par Jean-Jacques Gautier, le fondateur de l’APT, pour diriger le Comité suisse contre la torture (devenu APT en 1992) et promouvoir l’idée novatrice de création d’un système de visites des lieux de détention. Par son engagement, ses valeurs et son sens profond de la justice, François de Vargas a permis à la prévention de faire son chemin au niveau international.
Aux côtés de Jean-Jacques Gautier, puis plus tard sous la présidence de Hans Haug et de Marco Mona, il a organisé à Genève la conférence sur la torture de 1983 qui a abouti plus tard à la création de l’OMCT/SOS Torture et du mandat de Rapporteur Spécial sur la torture des Nations Unies. Surtout, il a soutenu la rédaction puis les négociations de la Convention européenne pour la prévention de la torture adoptée par le Conseil de l’Europe en 1987, tout en continuant les efforts en vue de l’adoption d’un Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la Torture.
Ainsi, lors de la Conférence Mondiale des droits de l’homme, à Vienne en 1993, son plaidoyer a permis l’inclusion d’un paragraphe dans la Déclaration de Vienne appelant les Etats à adopter le Protocole facultatif à la Convention contre la torture, dont les négociations avaient débuté en 1992.
Au cours de ses 18 ans à la tête de l’organisation, François de Vargas a aussi mené la transformation du Comité suisse contre la torture en organisation non gouvernementale internationale sous le nom d’APT et la création d’un secrétariat avec une expertise reconnue. Après son départ en 1995, François de Vargas a continué son engagement en faveur des droits humains et est resté très actif auprès des nombreuses associations dont il était membre.
« Avec le départ de François de Vargas, c’est un chapitre de l’histoire de l’APT qui se tourne, lui qui avait travaillé directement avec Jean-Jacques Gautier pour faire avancer l’idée même de prévention de la torture sur la scène internationale », souligne Martine Brunschwig Graf, Présidente de l’APT. « Son héritage est immense et nous lui sommes très reconnaissants de son engagement. Il était resté un membre fidèle de l’organisation, participant à toutes les assemblées générales et continuant son engagement public en faveur d’un monde sans torture, dans lequel la dignité et les droits de toute personne, surtout les plus faibles, sont respectés. Il restera pour toujours dans nos mémoires et dans celle de l’APT ».