Avec quelles autorités les MNP entretiennent-ils un dialogue ?
L'approche holistique des MNP nécessite d'identifier les causes profondes possibles des problèmes rencontrés, ainsi que les risques qui augmentent la possibilité de torture et d'autres formes de mauvais traitements. Par conséquent, les MNP doivent analyser non seulement les conditions et le fonctionnement des lieux de détention, mais aussi les cadres réglementaires, institutionnels, politiques et juridiques plus larges.
C'est pourquoi les MNP doivent s'engager avec diverses autorités à différents niveaux :
- Autorités responsables de la gestion des lieux de détention (c'est-à-dire directeurs de prisons, directeurs d'institutions psychiatriques).
- Personnel travaillant dans les lieux de privation de liberté, y compris les gardiens de prison, les infirmières, les travailleurs sociaux, les policiers et les agents d'immigration.
- Ministères de tutelle et autorités de tutelle des lieux de privation de liberté ou des services au sein de ces lieux, tels que le ministère de l'Intérieur, le ministère de la Justice, le ministère de la Santé, le Service de l'immigration, le Service pénitentiaire. Au sein de ces institutions, il est important que les MNP s'engagent à la fois au niveau politique/de haut niveau et technique, avec des départements spécifiques qui sont pertinents pour leur travail.
- Autres ministères ou agences spécialisées ou départements de l'exécutif, tels que le ministère des Finances, le Secrétariat des droits de l'homme, le Secrétariat des femmes.
Lorsqu'ils commencent à être opérationnels, il est recommandé que les MNP recensent les institutions - et les départements au sein de chaque institution - qui sont pertinents pour leur travail, puis organisent une première réunion avec eux, notamment pour expliquer leur mandat. Les MNP devraient également revoir et mettre à jour régulièrement la cartographie institutionnelle. La cartographie des institutions pertinentes permet aux MNP de mieux cibler leur dialogue et d'être stratégiques dans leurs interactions. Un outil utile et pratique pour le faire est la cartographie des parties prenantes.
Alors que les principaux destinataires du dialogue du MNP sont les autorités de la branche exécutive, les MNP interagissent également avec les membres du Parlement et les acteurs judiciaires , tels que les juges et les défenseurs publics. Ils peuvent être les destinataires des recommandations de certains MNP mais, le plus souvent, le maintien du dialogue avec ces acteurs est essentiel pour construire une collaboration, par exemple pour faire appliquer les recommandations des MNP par les autorités exécutives.