Début avril, l'APT a effectué une mission de plaidoyer en Indonésie pour mobiliser le soutien politique nécessaire en vue de la ratification du Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture (OPCAT) et renforcer la compréhension de l'OPCAT parmi les acteurs nationaux. Alors que tous les acteurs ont accepté de remettre la ratification de l'OPCAT à l’ordre du jour, les efforts de plaidoyer nécessitent des actions plus coordonnées.
La mission visait à accroître la dynamique et le soutien à la ratification et la mise en œuvre de l'OPCAT en Indonésie en mobilisant les acteurs nationaux à prendre part dans cet effort de plaidoyer. En plus du dialogue engagé avec le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme et les cinq institutions nationales susceptibles de faire partie d'un futur Mécanisme national de prévention (MNP) – la Commission nationale des droits de l'homme (Komnas HAM), l'institution du Médiateur, la Commission des femmes, la Commission des enfants et l'Agence de protection des victimes et des témoins – l'APT a également contacté les autorités et les représentants du Parlement afin de les sensibiliser au système de l’OPCAT en vue de faire de l'OPCAT l'une des priorités du pays en 2019 -2020.
En pratique, conjointement avec Komnas HAM, l'APT a :
- Co-organisé trois sessions individuelles de sensibilisation à l'OPCAT pour les membres du personnel et les commissaires concernés de Komnas HAM, de la Commission des femmes et de l'institution du Médiateur, auxquelles ont participé environ 40 commissaires et membres du personnel;
- Organisé une réunion sur l'OPCAT et le MNP pour environ 25 membres du Parlement, du ministère de la Justice et des Droits de l'Homme et des représentants des cinq institutions nationales; et
- Tenu une réunion stratégique avec le nouveau vice-président de Komnas HAM, également le point de contact sur les questions de l'OPCAT et du MNP, Ibu Sandra Moniaga, pour discuter d’une coopération future en vue de la ratification de l'OPCAT.
Le plan de relancer la ratification de l'OPCAT dans l'agenda national du pays a été bien accueilli par le ministère de la Justice et des Droits de l'Homme, les membres du Parlement et les cinq institutions nationales. Cependant, de tels efforts devraient être poursuivisen coordination avec les autres efforts en cours pour combattre la torture dans le pays, y compris réformer la loi pour interdire la torture et renforcer les capacités des forces de l'ordre. Une coopération et une coordination plus cohérentes entre les agents du changement et les acteurs de la prévention de la torture en Indonésie assureront un accord plus solide sur la nécessité de ratifier l'OPCAT dans le cadre du plan d'action du pays pour prévenir la torture.
Cette opinion a été reprise par les cinq institutions nationales qui sont convaincues des valeurs ajoutées du cadre de l'OPCAT et qui s'efforcent déjà de mettre en œuvre le mandat du MNP avant la ratification, dans le cadre de leur stratégie de surveillance. Une coopération et un dialogue accrus entre tous les partenaires en matière de prévention augmentent le potentiel de ratification de l'OPCAT dans un futur proche. « Au final, nous sommes tous ici pour atteindre un objectif commun, celui de mettre fin à la torture et aux mauvais traitements en Indonésie », a réitéré Ibu Sandra Moniagam, vice-présidente de KOMNAS HAM.
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La responsable du programme Asie-Pacifique de l’APT, Shazeera Zawawi (à gauche), rencontre la partenaire nationale de l'APT en Indonésie, Ibu Sandra, Vice-Présidente de KomnasHAM, ainsi que Fathya et Santi, personnel senior.
Le personnel de KomnasHAM lors de la session de sensibilisation à l'OPCAT à Jakarta le 3 avril 2018. Parmi les sujets abordés, l'approche préventive versus l’approche réactive, analyser les risques de torture et identifier les moyens de renforcer la conviction des autorités sur la valeur ajoutée des visites préventives.