L'Association pour la prévention de la torture condamne fermement le meurtre de la défenseuse des droits de l’homme et Conseillère municipale de Rio de Janeiro, Marielle Franco, et de son chauffeur, Anderson Pedro Gomes. En exprimant nos plus sincères condoléances aux familles et amis des victimes, nous appelons les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour enquêter rapidement et en profondeur sur leurs morts.
En cette période de deuil, nous aimerions également présenter nos sincères condoléances aux défenseurs des droits de l'homme et aux communautés de Rio qui souffrent de la perte tragique d'une alliée et d'un défenseuse féroce. Née et élevée dans l'une des favelas les plus violentes de Rio, Mme Franco a combattu le racisme et a représenté l'espoir pour les personnes les plus défavorisées de la ville. Une grande porte-parole contre les abus de la police et la violence institutionnelle, elle a soutenu les familles des victimes de la violence de l'État et a plaidé en faveur de leurs droits.
Quelques semaines avant son meurtre, elle avait été nommée Rapporteuse d'un comité de suivi créé pour superviser le développement de l'intervention fédérale à Rio de Janeiro. En février 2018, le président Michel Temer a signé un décret mettant les militaires en charge de la sécurité et de la police de Rio de Janeiro.
« Les meurtres de Mme Franco et de M. Gomes doivent recevoir toute l'attention des autorités, qui doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour mener une enquête rapide, approfondie, efficace et indépendante afin de clarifier les faits entourant les meurtres, d'identifier les auteurs et de les tenir responsables de leurs actes », a déclaré Audrey Olivier Mural, Directrice du bureau régional de l'APT pour l'Amérique latine. « Nous nous associons à d'autres organisations de défense des droits de l'homme pour demander à l'Etat de créer une commission indépendante chargée de suivre l'évolution de l'enquête annoncée ».
Obtenir la vérité et demander des comptes aux responsables est une étape indispensable pour briser la culture de l'impunité. Mark Thomson, secrétaire général de l'APT, a souligné que « la prévention des abus et des mauvais traitements dans l’application des lois exige un soutien public clair pour faire respecter l’État de droit et promouvoir des sociétés sûres, y compris pour celles et ceux qui ont le courage de défendre les droits de l'homme. »