La Commission Nationale des Droits de l’Homme d’Algérie a appelé son gouvernement à rejoindre les Etats déterminés à prévenir la torture et les mauvais traitements, lors d’un atelier organisé conjointement avec l’Association pour la Prévention de la Torture (APT) et les Nations Unies à Alger, du 13 au 14 février 2013.
« La torture ne sert ni la justice, ni la sécurité » a affirmé le Président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme d’Algérie, Maître Farouk Ksentini dans son allocution à l’ouverture de l’atelier. Il a souligné les progrès importants accomplis par son pays en matière des droits de l’homme, de la liberté et du renforcement de l’état de droit. Selon lui, la meilleure manière de contrecarrer les menaces du terrorisme consiste à renforcer l’état de droit et adhérer aux derniers traités que l’Algérie n’a pas encore ratifiés. « Comme instance influente nous allons tout faire pour que l’Algérie ratifie le Protocol facultatif à la Convention des Nations Unies contre la Torture (OPCAT) », a-t-il conclu.
Lors des deux jours d’atelier, acteurs gouvernementaux et représentants de la société civile ont débattu avec des experts internationaux et nationaux des aspects innovateurs et de l’approche préventive proposée par l’OPCAT. L’atelier a porté en particulier sur l’aspect pratique de ce traité et sur le déroulement des visites préventives à la charge d’autorités nationales indépendantes connues sous le nom de « mécanismes nationaux de prévention » en vertu de l’OPCAT. Les participants ont pu se familiariser, entre autre, avec les résultats des visites conduites dans les établissements pénitentiaires par la Commission Nationale de Promotion et de Protection des Droits de l’Homme (CNCPPDH). « Puisque nous avons déjà une telle autorité nationale autonome en place, rien nous empêche de ratifier le traité », a donc conclu le Professeur Abdelmadjid Zalaani, membre de la CNCPPDH.
L’atelier s’est terminé par des recommandations dans lesquelles l’ensemble des participants ont encouragé les pouvoirs publics à initier une réflexion visant à accéder à l’OPCAT.
Cet évènement s’intègre dans le suivi de la visite en Algérie de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, en septembre 2012. Dans la conférence de presse tenue le 19 septembre à Alger, la responsable Onusienne a affirmé : « Je me réjouis que l’Algérie ait ratifié la quasi-totalité des principaux traité internationaux relatifs aux droits de l’homme, et au cours de ma visite, le gouvernement a manifesté un certain intérêt à ratifier deux principaux traités encore non ratifiés, notamment l’OPCAT. »